• Le vrai de la Faux

    Des noms si étrangers aux Parisiens que nous sommes et si familiers à ce coin de l'Isère affranchi des touristes. Ce seront désormais tes compagnons, eux et les légions de souvenirs qu'ils transportent et dont les plaques reflètent quelques bribes éclairées par le soleil étincelant de cet après-midi étouffant. Les Terres froides n'ont jamais aussi bien porté leur nom qu'en ce jour de canicule où elles ont accueilli ta dépouille.

     

    45 ans que tu brûlais de le rejoindre. Ce n'était plus très sérieux, à ton âge, d'être encore amoureuse d'un jeune homme de 53 ans. Et pourtant on t'aurait bien gardée égoïstement quelques années de plus.

     

    Alors on a déterré des souvenirs pour mieux accepter ta mise en bière. On a tenté d'alléger nos fardeaux avec ces évocations de jeunesse. Pour oublier ce poids nouveau que ta disparition fait peser sur mes parents. Pour oublier que notre destin commun est d'enterrer nos morts en attendant notre tour.

     

    Les mots qu'on a prononcés étaient beaux. On a essayé de les faire monter aussi haut que possible, sans savoir s'ils t'atteindraient. Et les masques n'ont pas suffi à cacher notre émotion.

     

    Nous avons toujours quitté ces lieux avec un serrement de cœur. Mais cette fois, impossible de l'imputer à la fin des vacances.

     

     


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