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Au faîte des pères
C'est le geste ou l'intention qui compte, dit-on souvent pour redonner de la valeur à un cadeau qui semble en manquer. J'aurais pu me le dire ce week-end lorsque mon fils cadet m'a récité un poème un peu niais trouvé sur Internet ou lorsque ma fille de trois ans m'a fait l'offrande de son cahier de dessins rempli de ratures et gribouillis vaguement colorés.
Pourtant, ça n'aurait pas été tout à fait exact. Ce qui a le plus compté pour moi, c'est leur empressement à m'offrir leur cadeau, au point que ma fille n'a tenu que jusqu'à samedi, mais surtout la joie qu'ils avaient à la simple idée de me faire plaisir. Il n'y a qu'un enfant pour donner avec une telle absence de calcul, sans rien qui vienne parasiter cet instant, ni l'orgueilleuse peur de décevoir, ni la fierté d'avoir visé juste.
Le don dans toute sa splendeur, avec comme seules certitudes la joie et l'amour. C'est majestueux, c'est ineffable. Il y avait dans leurs yeux brillants et dans leur sourire inflexible un peu de la beauté du monde. Une folle promesse d'incorruptibilité.
J'ai souvent pensé qu'il n'y avait pas pire malheur que l'injustice. Aujourd'hui, je me rends compte à quel point l'amour immérité a du bon.
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