• Cauchemar au salon

    Hier soir, vers 23 heures, mon fils aîné est descendu en larmes. Il venait de rêver que sa petite sœur était morte et que pour en garder le souvenir, il écoutait en pleurant « Endors-toi petit ange », une comptine qu'il écoutait lui-même lorsqu'il était plus jeune. J'ai repensé à cet amour fébrile de grand-frère, à ces cauchemars horribles que j'ai pu faire au sujet de mon petit-frère, de quatre ans mon cadet, notamment celui où les voisins sonnaient à notre porte l'air abattu pour nous présenter sa dépouille recouverte d'un lange.

     

    J'ai repensé aux angoisses que je pouvais ressentir avant de m'endormir en me remémorant la noyade à laquelle il avait échappé. J'ai repensé aux paroles de cette chanson de Michel Berger qui, pour reprendre les mots de Hugo, "me parlent de moi" à chaque fois que je l'écoute : « Pour me comprendre, il faudrait savoir le décor, De mon enfance, le souffle de mon frère qui dort ». J'ai tenté d'expliquer à mon fils à quel point c'était beau d'aimer sa sœur comme ça. La chance que c'est d'avoir suffisamment d'écart avec elle pour profiter pleinement des différentes phases de son enfance. Je lui ai raconté la joie que c'était également pour moi de revenir du collège et de me souvenir sur le pas de la porte que ma petite sœur de 12 ans de moins que moi m'attendait à la maison.

     

    Mais je ne lui ai rien dit de la douleur que c'est de voir grandir et vieillir chaque jour ceux qu'on aime avec la certitude de la séparation. Et je ne lui ai pas lu non plus les mots de Pagnol que j'ai découverts à son âge dans Le Château de ma mère : « Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins ». Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants ».

     

     

    .Il aura tout le temps de s'en apercevoir.


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