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    Depuis plusieurs semaines, je surprends régulièrement des conversations entre mes deux fils à propos de Noël. Dans ces moments-là, il se mettent à chuchoter et rêvent la plupart du temps de DS. Ils ont un plan pour parvenir à leurs fins : en parler à leur papi car « Papa ne voudra jamais ». Le grand compte aussi sur ses économies car il a déjà réuni plus de « soixante centimes » mais il explique aussitôt que ce n'est pas nécessaire, soucieux de préserver les rêves de Père Noël de son petit frère.

    J'aime les entendre élaborer entre eux des projets et voir leur regard s'illuminer mais je ne peux m'empêcher de penser que la possession est souvent beaucoup moins créatrice de rêves que l'espoir de celle-ci.

    Sauront-ils, une fois adultes, garder cette innocence et cet émerveillement ou seront-ils saturés de biens, d'images et de désillusions? Je l'ignore mais ce que je sais, c'est qu'en ces instants, j'ai envie de leur ressembler.

     

     


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  • Aujourd'hui est un jour un peu spécial. Je vais chercher mon fils cadet à la crèche pour la dernière fois. L'année prochaine, il entre en petite section. Sur le trajet, je m'imagine sa réaction quand je vais lui dire que c'est les vacances.

    Je suis accueilli par une habituée des lieux, Houraya. Elle a toujours le sourire et m'explique que tout s'est bien passé puis elle me tend un énorme paquet dans lequel il y a tous les dessins de mon fils, depuis le jour où il est arrivé à la crèche jusqu'à aujourd'hui.

    Je prends d'abord le paquet pour ce qu'il est : de simples dessins, sans grand intérêt, du gribouillage, même, pour beaucoup d'entre eux. Puis, je sens peu à peu que tout ce qu'il symbolise est un peu lourd à porter.

    Je le pose un instant, m'assois et en extrais quelques feuilles au hasard et tout à coup j'y vois clair. Ce que je prenais tout à l'heure pour des ronds mal formés ou des traits sans signification, c'est en réalité un an et demi de sa vie, la moitié de la sienne. C'est surtout la fin d'une première étape et l'annonce de toutes les fins à venir. Je salue les dames de la crèche, je les remercie, la gorge un peu serrée, pour leur travail et pour tous les bons moments qu'elles ont fait passer à mon fils puis je sors. Dans la voiture, je l'observe avec émotion dans le rétroviseur et je l'écoute avec une fierté mêlée de chagrin me dire qu'il a hâte d'aller à l'école.

    Je sens que le trajet va être un peu long avant que je puisse libérer mes larmes à l'abri de ses regards.


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